Comparatif entre des programmes de monitoring sanitaire de colonies de souris basés sur programmes avec animaux sentinelles et transfert de litière sale ou sur l’analyse des poussières contenues dans l’air d’extraction des IVCs.

  • Résumé – Article du JAALAS janvier 2020

    Traditionnellement, les laboratoires de recherche utilisent des animaux sentinelles et transfert de litière sale (SBS Soiled Bedding Sentinel) pour monitorer l’état de santé de colonies de rongeurs. Cependant, il arrive que certains agents pathogènes ne soient pas détectés dans la litière sale (1) et l’opération de collecte peut s’avérer chronophage. Une approche plus novatrice, recommandée par la Fédération Européenne des Associations des Sciences de l’Animal de Laboratoire (FELASA) pour les systèmes d’hébergement IVC, consiste à capturer, en vue de leur analyse, les poussières contenues dans l’air d’extraction du portoir au moyen d’un média de capture installé dans le plénum d’extraction.

    L’Université de Chicago a mené une étude comparative des deux méthodes sur un an avec des portoirs IVC Jag 75 MicroVent d’Allentown. Chaque trimestre, un groupe de portoirs faisait l’objet d’une analyse PCR des poussières, tandis qu’un deuxième groupe était soumis à un test sérologique (2).

    Il s’agit, à ce jour, de la seule étude comparative à long terme menée sur les méthodes de monitoring de colonies basées, pour l’une, sur des animaux sentinelles exposés à de la litière sale (SBS) et, pour l’autre, sur un média de capture des poussières sur les portoirs IVC dans un centre de recherche biomédicale avec une installation en barrière. (Quelques études ont été réalisées sur un nombre réduit de portoirs et sur un seul trimestre, au lieu d’une année entière). Cette étude confirme que la méthode EAD pour le suivi sanitaire des souris est plus efficace, plus sensible et plus humaine. Elle vient également valider la conception, les applications et les performances de la solution Sentinel™ EAD® d’Allentown.

    L’étude révèle que, par rapport aux systèmes de sentinelles, les analyses des poussières de l’air d’extraction offrent une sensibilité supérieure dans la détection de bactéries, notamment Helicobacter spp. et Rodentibacter spp. En effet, avec la méthode EAD, des bactéries ont été détectées à chaque trimestre sur les 16 portoirs, tandis que la méthode SBS a révélé leur présence sur seulement 5 portoirs au premier trimestre et 1 portoir au troisième trimestre.

    En dehors du champ de l’étude, les chercheurs ont mis en évidence deux agents pathogènes qui seraient passés inaperçus avec la méthode SBS. En outre, un agent pathogène inattendu a également été identifié avec la méthode EAD, il s’agit du virus augmentant la lactate déshydrogénase (LDV). Comme aucune sentinelle n’avait jamais été testée positive au LDV, un laboratoire de diagnostic a été consulté et a confirmé la positivité. (Les découvertes relatives au LDV feront l’objet d’un futur article.)

    Efficacité accrue

    Certains chercheurs s’interrogent sur le fait que l’analyse PCR des poussières dans l’air d’extraction des IVC puisse conduire à de nombreux faux positifs, sur la nécessité de pratiques spécifiques de désinfection des portoirs et sur les risques supérieurs de contamination croisée, due notamment à la présence de micro-organismes morts dans la litière et dans les plénums d’alimentation en air et d’extraction. Depuis la mise en œuvre de la technologie EAD sur les portoirs IVC des animaleries de l’Université de Chicago, quatre faux positifs ont été relevés en tout sur une période de deux ans. L’un d’eux était dû à une erreur de reporting. Chacun des trois autres a été confirmé par le biais de tests complémentaires, incluant des prélèvements dans le plénum et directement sur les animaux. Ces situations ont été gérées très facilement grâce à la collaboration établie avec l’établissement de recherche.

    Réduction du nombre d’animaux utilisés (en ligne avec la stratégie des 3R*)

    La méthode EAD est en ligne avec la stratégie des 3R. Elle réduit considérablement le nombre d’animaux utilisés en remplaçant les sentinelles destinées au monitoring sanitaire. Depuis la mise en œuvre d’un monitoring EAD, l’Université de Chicago a ainsi réduit d’environ 1 700 les animaux utilisés chaque année comme sentinelles. La méthode EAD réduit en outre les risques de contamination croisée découlant du transfert de litière sale et contribue au bien-être des animaux en alertant sur des conditions indésirables susceptibles de nuire à leur santé.

    Réduction des coûts

    Cette étude a montré que le remplacement des animaux sentinelles par le système de monitoring Sentinel EAD permet de réduire les coûts d’un tiers. Les coûts associés notamment à l’achat des souris, à leur entretien, au temps consacré au transfert de litière sale et à la collecte et l’analyse d’échantillons en interne s’en trouvent nettement réduits.

    L’article complet du JAALAS peut être consulté ici.

    Principales références :

    (1) FELASA recommends health monitoring of mouse, rat, hamster, guinea pig and rabbit colonies in breeding and experimental units. Laboratory Animals, 2014, Vol. 48 (3), 178-192

    (2) D. Mailhiot et al., Journal of the American Association for Laboratory Animal Science, 2020, Vol 59, No 1, 1–9

    *Les principes des 3R (Replacement, Reduction, Refinement – Remplacement, réduction, amélioration) ont été établis il y a 50 ans afin de fournir un cadre pour une expérimentation animale plus humaine. Sentinel EAD répond aux trois objectifs principaux : Remplacement (en tant qu’alternative à l’utilisation d’animaux), Réduction (en minimisant le nombre d’animaux utilisés pour chaque expérimentation) et Refinement (Amélioration) (en minimisant les désagréments pour les animaux et en améliorant leur bien-être).

    Sentinel EAD – Brevet en instance, Allentown, LLC et Charles River Laboratories. Sentinel est une marque de commerce d’Allentown, LLC. EAD est une marque déposée de Charles River Laboratories, Inc.

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